dans les rues de Naraya

Plume d'or Nombre de messages : 416 Age : 43 Date d'inscription : 26/11/2006

Juchée sur un étalon noir qui mettait en valeur sa robe rouge bordée de doré, la tête droite, le port altier, Alice de Naraya passait. Et tout le monde le savait. Le cortége royal, sans être composé d'un nombre important de soldats était des plus visibles et impressionnants. Et encore, il ne s'agissait que du passage d'une des nombreuses princesses du royaume. Si le roi venait à se déplacer, la garde aurait été des plus impressionnantes. Où allait elle ? Quel était son prénom ? Nul ne le savait. Mais elle était là. De nombreux crieurs se chargeaient de libérer un passage en criant
- Place, faites place à la princesse!

Du spectacle! C'était du spectacle que la princesse offrait au Narayens. Et voilà qu'elle se transformait en phénoméne de foire. Dans ces conditions elle ne pouvait pas passer inaperçue. C'est à Lencrais qu'elle se rendait et Alice n'aurait pas eu besoin de faire tout ce tapage.
Elle se sentait mal. Elle détestait se montrer sous ce jour. Et encore moins sans la permission de son pére...non celle de Démerick. Elle avait pris seule cette initiative. Mais dans le fond c'était son rôle. D'avantage que de passer inaperçu. Mais rien ne montrait son mal être. Absolument rien. La famille de Naraya était prestigieuse et il falait que cela se voit.

Allongée sur un avant-toit pour profiter d'un rayon de soleil, Madalenna regarda d'un oeil l'arrivée de la jeune princesse. Depuis sa petite enfance, elle avait en horreur tous les porteurs de couronne, quels qu'ils soient, et bien souvent ceux-ci le lui rendaient bien.
En tant qu'étangère fille de paysan et errante perpétuelle, il était normal, selon eux, de lui témoigner le plus révoltant mépris.

Nébu survola la faloue en ras-têtes et vint se percher prés d'elle, un rat crevé dans le bec.
Madalenna grimaça et reporta son regard sur la princess et son escorte plus chamarrée qu'une troupe de baladins.

Tandis que le corbeau achevait d'arracher les derniers lambeaux de chair de sa proie, elle poussa un long soupir et se retourna sur le dos, son interminable chevelure constellée de perles et de breloques étincelant d'éclats colorés dans la lumière froide du soleil d'automne.
Elle ferma les yeux et se laissa porter par la brise qui chantait entre les tuiles et sur les toits de chaume, portant les murmures de la lande.

Nombre de messages : 21 Date d'inscription : 27/01/2007

La décadence ou la suite logique des choses ?

Ce rouge sur ses yeux serait-il du à une petite conjonctivite, à l’effet de ses larmes ou à sa colère noire ?
Ainsi elle était la honte de la famille ? Ainsi sa haine la consummerait jusqu’à la fin de sa vie et au plus profond de son être ? Sybille n’avait rien compris, et s’était cru la plus forte mais n’avait sans doute jamais manqué autant de discernement de sa vie.
Pour le canard boiteux, sa famille ne souhaitait plus d’elle, elle n’était pas comme on aurait voulut qu’elle soit. Sybille était la préférée et chez elle les pires fautes devenaient des véritables dons du ciel... et elle lui avait dit tout ça sans pudeur, sans honte, sans se préoccuper des conséquences, tout en la rabaissant, mais Brunehaut savait à quel point les rumeurs pouvaient faire mal, elle savait aussi que la santé fragile de sa grande soeur cumulait à sa grossesse avait de forte chance de terminer en tragédie mais apparemment pour mademoiselle Sainte Nitouche cela était bien égale tant pis si l’enfant grandirait sans mère, si toute fois ce dernier arriverait à survivre, tant pis si elle abandonnait volontairement sa famille... tant pis si elle avait choisi la mort. Pour quoi ? Par amour ? Et tout ça sans respecter aucune règle...
Brunehaut avait prit sa décision elle ne répartirait pas en direction du château. Après tout qu’est-ce qui la retenait là bas ? La bibliothèque ? oui mais cette dernière mise à part, plus grand chose. Chacun faisait sa vie de son côté il était donc temps qu’elle fasse la sienne.
Tout d’abord changement de vie signifiait changement d’allure de style, elle ne pouvait pas se promener ainsi sans se faire remarquer. Elle entra alors dans une petite boutique troquant ses vêtements contre des guenilles, faisant le bonheur de son commerçant.
Maintenant il ne lui restait plus qu’à tenter de passer inaperçu, à se confondre à la foule, et à trouver un moyen de survivre...

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